Greenwashing des jouets : Comment l'éviter ?

Davantage de parents achètent aujourd'hui des jouets écologiques, durables et respectueux de la nature à leurs jeunes enfants. Qu'il s'agisse par exemple de jeux de construction, de jeux de société, de jouets éducatifs, créatifs, de motricité, d'éveil, d'imitation, de plein-air, de poupées, de figurines ou de peluches. Face à cette prise de conscience écologique, de nombreuses marques se présentent aujourd'hui comme étant plus respectueuses de l'environnement qu’elles ne le sont en réalité. En affichant des promesses vertes, souvent trompeuses, elles ont recours au greenwashing. Qu'est-ce que c'est exactement ? Comment éviter les pièges utilisés par certaines marques de jouets et jeux ? On en parle plus précisément dans ce nouvel article.

1. Qu’est-ce que le greenwashing ?

Appelé aussi verdissage ou écoblanchiment, c'est une stratégie marketing consistant, pour des fabricants ou des marques commerciales, à employer de manière trompeuse des arguments écologiques pour embellir leur image et attirer davantage de clients. Ils communiquent en faisant croire que leurs produits, que leurs services sont respectueux de la planète, alors qu'ils ne le sont pas. Comme les jeux écologiques sont considérés comme de meilleure qualité, plus sains, sûrs, durables et responsables, les parents et les consommateurs y attachent une beaucoup plus grande attention.

2. Quelques exemples de greenwashing pour les jouets

1. Les mentions floues et ambiguës

C'est par exemple l'utilisation d'expressions vagues comme naturel, vert, éco-friendly, éco-conçu, respectueux de l’environnement ou durable, pour décrire des jouets, des jeux, sans apporter de preuves qu'ils le sont réellement. Ou bien d'autres termes comme bois de qualité, bois durable qui ne permettent nullement d'appréhender de manière satisfaisante la qualité d'un jouet, au travers de ses matériaux. Les exemples ne manquent vraiment pas. Ces différents termes sont employés très couramment. Comme ils ne sont soumis à aucun cadre légal, les fabricants de jouets peuvent les utiliser à leur guise, sans avoir à se justifier ! A contrario, en employant des expressions comme bois massif, bois brut, ils définissent clairement et parfaitement de quoi il s'agit. 

2. Le détournement d'attention

C'est particulièrement vrai avec tous les jouets composés de différents types de matériaux, en particulier le bois. Le fabricant attire l’attention sur les pièces de qualité (fait en hêtre massif, fabriqué en bois naturel) mais ne communique pas sur celles qui sont faites en moins bonne (en aggloméré ou en MDF). C'est aussi le fait d'apposer la mention éco-conçu, uniquement parce qu'une petite partie des matériaux utilisés est recyclable, alors que la grande majorité ne l'est pas.

3. Les emballages verts

Une autre technique assez répandue consiste à utiliser des emballages et des visuels qui évoquent la nature, afin de donner l’impression que le jouet est parfaitement respectueux de l’environnement. La simple couleur verte ou bien des illustrations d’arbres et de feuilles sont suffisantes pour véhiculer une fausse image écologique sur la véritable composition d'un objet.

4. Les faux écolabels

C'est aussi un stratagème assez couramment observé. Il consiste à apposer sur les jouets un logo créé par le fabricant donnant l’impression d'une certification écologique officielle. Ces marquages faits maison, ressemblant à s'y méprendre à des éco-labels officiels, ne sont évidemment reconnus par aucun organisme certificateur. Ils n’ont aucune valeur légale et ne garantissent nullement les promesses écologiques avancées par la marque. A contrario, de vrais labels écologiques comme par exemple, l'écolabel PEFC, le FSC pour les jeux en bois ou bien Oeko-Tex pour les textiles. Ceux-ci constituent des références fiables garantissant que des normes strictes ont bel et bien été respectées.

5. L'exagération de la compensation carbone

C'est un mécanisme visant à compenser les émissions de dioxyde de carbone générées par une activité, en finançant des projets permettant de réduire une quantité équivalente de carbone. Cela se traduit par exemple par le soutien à des initiatives comme la reforestation, le développement des énergies renouvelables ou l'amélioration de l'efficacité énergétique. 

Certaines marques de jouets mettent en avant dans leur communication des programmes de compensation carbone pour détourner l’attention de leurs pratiques non-durables. Par exemple en utilisant des procédés de production énergivores ou en commercialisant des jouets en plastique polluants. Bien que la compensation carbone soit une initiative vraiment bénéfique, elle ne devrait pas être utilisée pour masquer des pratiques ayant des impacts environnementaux négatifs. Une marque de jouets réellement engagée dans la protection de l’environnement doit en fait adopter une approche plus globale, en réduisant son empreinte écologique à chaque étape de sa production. Et pas seulement en finançant des projets externes.

6. L'usage abusif du plastique recyclé

Les jeux en plastique recyclé sont souvent mis en avant comme une solution durable dans l’industrie des jouets. Même s'ils représentent une solution écologique intéressante pour réduire les déchets, ils ne résolvent malheureusement pas tous les problèmes. Certaines marques exagèrent les impacts écologiques réels de l’utilisation du plastique recyclé. Elles se vantent d’une démarche écologique, alors que le bénéfice réel est vraiment minime. Les objets d'éveil et autres jouets en plastique les plus bénéfiques pour la planète sont ceux que l'on ne fabrique pas pour les bambins. Qu'ils soient recyclés ou non. Ils sont à notre avis le moyen de continuer à inonder le marché de produits plastiques, tout en se donnant une bonne conscience écologique !

3. Pourquoi le greenwashing est-il problématique ?

1. La tromperie des consommateurs

Lorsqu’une marque commerciale utilise de faux arguments écologiques pour vendre un jouet, elle manipule la bonne volonté des personnes. Celles-ci sont induites en erreur, car elles s’attendent à acheter certaines garanties. Elles pensent soutenir une cause environnementale, alors qu’en réalité, elles achètent un produit aussi polluant que les autres. Pas très réjouissant, ni amusant ! C'est particulièrement frustrant pour elles. Au delà des jouets, c'est aussi vrai pour tous les articles pour bébés, la puériculture, etc. 

2. L'impact environnemental

En incitant à acheter des jouets pour enfants qui ne sont pas aussi écologiques qu’ils le prétendent, les adeptes du greenwashing perpétuent des pratiques de production polluantes et nuisibles à l’environnement. Par exemple, un jouet étiqueté comme étant vert peut encore tranquillement être fabriqué à partir de plastiques non recyclés ou non-recyclables. Ou bien être produit dans des usines utilisant encore des procédés fortement énergivores.

3. La perte de confiance

Au final, le greenwashing contribue à une perte de confiance des consommateurs envers les marques qui se positionnent en toute sincérité sur le créneau écologique. Lorsqu'ils découvrent qu’ils ont été trompés, cela nuit non seulement au fabricant en question (heureusement !), mais aussi à tous ceux qui sont réellement engagés dans une démarche respectueuse de l’environnement. Cela crée une confusion et rend beaucoup plus difficile l’identification des produits ludiques véritablement durables et écolo.

4. Comment éviter le greenwashing dans les jouets ?

1. Comprendre les méthodes utilisées

En premier lieu, il convient de reconnaitre les méthodes, les stratagèmes utilisés par les marques. Nous en avons discuté précédemment. Mieux les identifier, c'est évidemment davantage s'en prémunir et ne pas acheter.  

2. Lire attentivement les descriptifs des jouets

Pour éviter de tomber dans le piège du greenwashing, il est vraiment important de se poser quelques questions à la lecture des descriptifs des produits. Est-ce que le fabricant explique en quoi son jouet est écologique ? Son emballage l'est-il également ? Quels matériaux sont utilisés et comment sont-ils obtenus ?  D'où viennent ils ? Au delà des slogans, des preuves écologiques doivent être présentées. A contrario, un jeu pour enfant, pour bébé réellement respectueux de l’environnement sera vraisemblablement accompagné d’informations claires et détaillées sur les matériaux utilisés, les processus et le lieu de fabrication. Les initiatives prises pour réduire l’impact environnemental pourront également être mises en avant. Dans les descriptifs des jouets en bois de Chou Du Volant, pour nos porteurs bébé, nos bascules, nos draisiennes premier âge et nos tentes tipis, nous présentons systématiquement de nombreuses informations pour que les parents puissent acheter en toute connaissance de cause. 

3. Identifier les écolabels de confiance

Dans un marché du jouet où le greenwashing est bien présent, il est essentiel d'identifier les labels écologiques reconnus de ceux qui ne le sont pas, afin de s'assurer que les allégations des marques sont vraies. NF Environnement, l'éco-label européen, AB (agriculture biologique), FSC, PEFC, Oeko-Tex sont par exemple parfaitement fiables et officiels.

4. Poser des questions directement aux marques

En cas de doute sur le caractère écologique d’un jouet, il ne faut pas hésiter à demander des informations complémentaires. Les marques réellement engagées dans une démarche durable n’auront aucune difficulté à fournir des éléments détaillés sur l'origine et la composition des matériaux, leur processus de fabrication, voire leur origine de production. Pour les autres, cela sera évidemment plus opaque et plus difficile à savoir.

5. Choisir les marques transparentes

La transparence est un critère clé pour évaluer l’engagement écologique d’une marque. Celles qui sont réellement soucieuses de l’environnement n’ont aucun mal à expliquer leurs processus de fabrication, l’origine de leurs matériaux, et leurs engagements pour réduire leur impact écologique. Il n' y a pas besoin de leur poser tout un tas de questions, elles expliquent d'elles même comment elles fabriquent et commercialisent leurs gammes de jouets.

6. Privilégier les jouets naturels et durables

Il faut choisir des jeux et jouets fabriqués à partir de matériaux naturels et écologiques, comme le bois, le coton biologique ou le papier recyclé. Qui sont clairement identifiés comme tels. Ces différents matériaux sont plus sains et sûrs pour l’environnement que ceux en plastique ou en synthétique.

7. Limiter la consommation

Enfin, le meilleur moyen de lutter contre le greenwashing est peut-être de limiter notre consommation. Opter pour des jouets durables et de qualité, qui pourront être transmis à d’autres tout-petits ou réutilisés, est une démarche à la fois écologique et économique. En privilégiant la qualité plutôt que la quantité, on contribue à une consommation plus responsable. Pour s'éveiller, s'amuser et bien grandir !